Retour lecture : «Voler comme un artiste» (Austin Kleon)

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Retour sur un livre tout aussi inspirant que court à lire et dans lequel la créativité est mise de l’avant.

 

Récemment, j’ai mis la main sur le petit, presque innocent, livre Voler comme un artiste (version originale : Steal like an artist) de l’auteur américain Austin Kleon. À première vue, du haut de ses à peine 150 pages, mon préjugé a été de croire que j’avais entre les mains un livre qui avait beaucoup plus un beau look qu’autre chose à offrir et que la personne qui me l’avait conseillé me l’avait certainement trop « vendu »… MAIS QUELLE ERREUR!

Voler comme un artiste, c’est un guide qui prône l’inspiration comme base de la créativité et ce, peu importe quelle en est la source! C’est une œuvre efficace, qui se lit rapidement et qui nous laisse définitivement sur notre faim.

Tout d’abord, très tôt dans notre lecture, l’auteur déconstruit l’idée préconçue qui veut que s’inspirer de quelque chose tend à être considéré comme copier. Selon lui, c’est d’entraînement dont il s’agit et non de plagiat! Parce qu’après tout, l’imitation est à la base même de l’apprentissage. On marche par imitation, on utilise des ustensiles par imitation, brossage de dents, laçage de chaussures, à la base de tout ça, on retrouve un enfant qui imite son parent.

On y lit également l’importance de s’entourer de gens allumés, créatifs, ouverts sur le monde et curieux, parce que seul, le cerveau a tendance à ne pas chercher à se dépasser. Un peu comme un athlète qui n’a plus de compétition. Ainsi, pour que l’inspiration soit au centre de tout, Kleon expose tout l’intérêt de vivre en société et de se pairer à des individus qui nous challengeront.

De fil en aiguille, Kleon nous mène également à réaliser que la curiosité est la clé pour « se trouver », autant en tant qu’artiste que comme citoyen.

«Googlez tout. Absolument tout. Googlez vos rêves. Googlez vos problèmes. Ne posez aucune question avant de l’avoir googlée. Si vous ne trouvez pas la réponse, vous trouverez une meilleure question.»

De cette curiosité découle ensuite le partage de l’information et des idées, tout aussi important selon Kelon, puisque cela favorisera à son tour l’inspiration d’autrui. En plus, à l’ère de la technologie mobile et maintenant que toute la planète est connectée en quelques clics, ce partage prend des dimensions grandioses! Quelles innombrables possibilités de foisonnement d’idées et qu’est-ce que c’est inspirant de réaliser que le monde de la création n’a ainsi plus aucune limite, que « nous ne sommes plus prisonniers de la géographie » comme le dit si bien l’auteur!

Finalement, dans Voler comme un artiste, Kleon nous pousse aussi à copier. Mais à bien copier par contre! « Copiez votre idole et son style pour parvenir à lire un peu dans ses pensées. Intériorisez sa façon de voir la vie. Si vous vous contentez de pasticher les aspects extérieurs d’une œuvre sans savoir ce qui a motivé son créateur, votre travail ne sera rien de plus qu’une contrefaçon de bas de gamme. »

Voler comme un artiste, c’est un véritable recueil de phrases et d’idées toutes plus inspirantes les unes que les autres. C’est pas mêlant, il ne serait pas surprenant de retrouver presque l’entièreté des lignes de ce bouquin dans un tableau Pinterest de motivation sur fonds clichés de paysages ou d’images statiques. Sincèrement, C’EST.DU.GÉNI!

Ainsi, puisque Kleon nous encourage à s’inspirer des uns et des autres, je vous partage donc à mon tour, quelques-uns de mes passages favoris de ce petit, mais tellement GRAND, livre :

  • « Lisez tout le temps. […] Le plus important n’est pas le livre de départ, mais les autres livres auxquels il vous conduit. »
  • « Copier un seul auteur est du plagiat, en copier plusieurs est de la recherche » (Wilson Milzner, écrivain)
  • « Le cerveau s’endort s’il reste dans son milieu habituel. Il faut le secouer. »
  • « Si la plus douée des personnes présentes c’est vous, allez ailleurs. »
  • « En cette ère de surdose et d’avalanche d’informations, ceux qui réussissent sont ceux qui savent quoi mettre de côté pour mieux se concentrer sur ce qui compte vraiment. Rien n’est plus paralysant qu’avoir devant soi des possibilités infinies. [Ainsi, ] pour surmonter l’angoisse de la page blanche ou tout autre blocage créatif, il suffit de s’imposer des contraintes. »